Histoire de la ville
La ville de Naila connaît une longue histoire agitée.
Le 9 janvier 1343 Henri l’Ancien et Henri Cadet, prévôts de Weida, attribuent à Hans de Weißelsdorf et Konrad de Radeck « le droit de gérer les affaires du village de Neulins ». C’est ça la première mention de Naila dans un document officiel.
Le 21 décembre 1454 le Margrave Johan IV de Kulmbach-Bayreuth et de Brandebourg attribue le blason au bourg de l’époque. La moitié droite de ce blason montre des carrés en noir et argent, l’armoirie des Hohenzollern. La moitié gauche représente, sur un fond rouge se dressant sur le sol vert et debout entre deux arbres verts, un homme sauvage orné d’une couronne de feuilles vertes et habillé d’un pagne de feuilles vertes. De sa main droite, cet homme brandit une massue dorée.
Grâce à l’industrie minière prospérante, Naila était à cette époque-là un centre important du Frankenwald, avec des mines et des aciéries. Ce ne fut qu’en 1818 que Naila était nominé à ville. Le 3 août 1862 une incendie catastrophique a presque complètement détruit la ville. C’est pourquoi le paysage urbain d’aujourd’hui ne montre que peu de témoignages du passé.
Au musée, le département « Histoire de la ville » montre des pièces exposées de différentes époques.
L’exploitation des mines
L’exploitation des mines à Naila date de plus de 1000 ans, dit-on. Au XVe et au XVIe siècles l’exploitation des mines a connu une floraison de longue durée. Les mineurs exploitaient surtout les minerais de cuivre et de fer. Des dénominations significatives comme par exemple « Reicher König Salomo » (« Le Riche Roi Salomon »), « Königin vom Reich Arabien » (« Reine de l’Empire de l’Arabie ») ou « Wilder Mann » (« Homme Sauvage ») témoignent jusqu’à aujourd’hui du rendement extraordinaire des mines. En 1683 c’est à Naila qu’on a fondé un office des mines pour la vallée de la Selbitz. Naila était le centre d’un secteur économique prospérant.
Dans les années 1740 l’exploitation des mines à Naila a vu son deuxième et en même temps son dernier point culminant. Les rapports sur l’industrie minière racontent que la mine « Oberer Wilder Mann » (« Homme Sauvage Supérieur ») a apporté environ 50 mètres cubes de minerais par semaine. Environ 400 mineurs ont travaillé à Naila.
Au milieu du XIXe siècle une société d’exploitation minière a en vain essayé de réactiver l’industrie minière et de la maintenir face à la concurrence étrangère. En 1858 ce secteur économique s’est effondré définitivement.
Au musée, des objets exposés qui datent des 800 dernières années évoquent la mémoire de l’industrie minière.
La cordonnerie
Le métier artisanal des cordonniers compte parmi les plus vieux métiers établis à Naila depuis longtemps. Déjà avant la guerre de Trente ans les cordonniers de Naila ont traité le cuir des tanneries autochtones. En 1632 ils ont fondé une corporation à laquelle le Margrave Christian a donné un règlement « pour les membres du corps de métier des cordonniers honorable à Nayla ».
Les cordonniers de Naila ont produit surtout des chaussures rigides pour le travail et des bottes de la meilleure qualité, en particulier pour les employés de l’industrie minière, de
l’agriculture, de la sylviculture. Ils ont vendu leurs produits dans les lieux voisins, mais aussi sur les marchés de dimanche à Kronach et dans les lieux lointains de la Thuringe et de la Saxe.
Au cours du XXe siècle, la production industrielle de chaussures et de bottes effectuée dans les trois grandes usines de Seifert & Klöber, Tamm et Frankonia, fondées entre 1885 et 1920 à Naila, prenait à la longue la place de la cordonnerie artisanale.
Au musée, l’atelier du cordonnier offre au visiteur une vue de la cordonnerie artisanale
d’autrefois.
La montgolfière
En septembre 1979, l’intérêt du grand public international fut éveillé par une nouvelle sensationnelle. Deux familles avec leurs enfants ont réussi à s’évader de façon spectaculaire de l’ancienne RDA. Avec une montgolfière faite à la main par eux-mêmes ils ont franchi la frontière entre les deux Etats allemands. Le voyage en ballon à une distance de 20 km, dont 12 km au-dessus du territoire de la RDA, s’est terminé dans le secteur Finkenflug près de Naila. Au cours de cette fuite extraordinaire huit personnes se bousculaient sur une plate-forme toute petite. Les deux familles voyageaient à une altitude de 2000 mètres.
Après l’atterrissage près de Naila, les refugiés intrépides ont laissé la montgolfière à la ville de Naila et au musée pour dire merci aux habitants pour l’aide et pour l’accueil chaleureux.
La grande nappe décorative
La « grande nappe décorative de Naila » compte parmi les objets précieux du musée. Il s’agit d’une nappe d’environ 8 mètres carrés, brodée à la main. Cet objet est unique.
La commune de Naila avait envisagé de la donner en cadeau au Prince héritier de la Bavière lors de sa visite prévue à Naila. Oscar Frohmuth, un fabricant de textiles, était chargé de produire la nappe dans son usine. Un groupe de femmes qui habitaient à Lippertsgrün, une partie de la commune de Naila, travaillait pendant des mois pour faire ce produit artisanal fait d’une seule pièce de fin tissu serré.
La nappe montre douze grands médaillons représentant des châteaux européens et douze médaillons plus petits représentant des cavaliers. Ces tableaux sont réunis par des sarments de fleurs et des petites fleurs répandues réalisés en façon de damas et en couture plate. L’art extraordinaire des bordures en crée une composition remarquable.
La Première guerre mondiale a empêché la visite du Prince héritier. Quelques années plus tard, la nappe a changé de propriétaire. Un fabricant de Cossen près de Zwickau a acheté cet objet précieux.
C’est en 1987 que ses descendants ont offert la nappe à la ville de Naila. Avec cette acquisition un excellent exemple de l’art artisanal de la région, de si haute importance à l’époque, est de retour. Sous le nom de « Grande nappe décorative de Naila » elle est depuis ce moment-là l’objet exposé central du musée.
La maison de poupée
Grâce à l’amour d’un homme de ses filles, le musée dispose d’un objet particulier : une maison de poupée large de 4 mètres carrés de surface habitable. Au cours de beaucoup d’années, cette villa en miniature faite à la main péniblement a pris forme. Elle nous emmène dans l’univers d’une famille bourgeoise fortunée d’autrefois. Dans la maison il y a plus de 40 petites poupées qui raniment les vingt pièces. Le bébé dans son petit lit, le père qui fait la sieste, les enfants qui prennent le bain ou la grand-mère dans son séjour douillet nous racontent de petites histoires de la vie quotidienne. Le grenier avec les cordes à linge et les débarras, les pièces d’habitation avec une terrasse ensoleillée, la cave, la petite épicerie, le garage pour les voitures, l’écurie représentent au contemplateur l’univers travailleur et douillet dans une grande maison où l’on se sentait vraiment à l’aise.
La couture de linge blanc
Au milieu du XIXe siècle, les hommes dans beaucoup de régions d’Europe ont souffert d’une grande famine et du déclin de l’économie. La région du Frankenwald en était particulièrement concernée. Pour cette raison, une commission spéciale convoquée par le gouvernement bavarois a pris des mesures pour créer des emplois surtout dans cette région. La broderie à main, aussi appelée couture de linge blanc, devait contribuer au renforcement de la population. Surtout les filles et les femmes ont saisi la chance d’augmenter les faibles revenus des familles quoique ce travail soit mal rémunéré.
Peu a peu, la couture « à la manière de Plauen » – ce sont des usines de Plauen qui ont commandé les premiers produits – est devenue la broderie « à la manière du Frankenwald ». On a produit surtout le linge de lit, le linge de table, le linge de corps et des trousseaux. Cet art exceptionnel avec des ourlets à jour, la couture plate, la bordure festonnée, la broderie monogramme se révèle clairement dans les objets exposés dans la section « Couture de linge blanc ». Ce sont seulement peu de femmes du Frankenwald qui sont encore capables d’exercer cet art exceptionnel de broder à la main.